Malasimbo Music & Art Festival

Vendredi 1er mars, levée 4 : 30 pour prendre un taxi et aller rejoindre les volontaires d’autres associations qui, comme nous, se sont portés volontaire pour être volontaire sur le festival… Oui, quand on est volontaire on l’est jusqu’au bout. Nous prenons un bus pour Batangas dont des places ont été réservées pour nous. Non surpris de constater à notre arrivée au point de rendez-vous que le bus possède moins de sièges que de fessiers, certains d’entre nous feront le voyage assis par terre dans l’allée ou assis à 3 sur un siège de 2… (Ceci me rappelle une histoire de lits soit disant réservés à Palawan…). Peu importe, nous sommes prêts à tout pour arriver le plus vite possible sur la plage !

Après 2h de bus, 1h30 de bateau, et 15 min de jeepney, nous arrivons enfin sur les hauteurs de Porto Galera, sur une colline, propriété privée des organisateurs du festival. La vue plongeante sur la baie et toute la verdure qui entoure ce lieu en fait un cadre agréable pour un festival. Olivia, l’une des organisatrice et fille du propriétaire nous fait faire un tour. Les dernières installations sont en cours : la scène, les bars, les décorations,… Les créations artistiques se fondent dans la nature et habilleront le festival de lumières une fois la nuit tombée. Nous travaillerons quelques heures vendredi et samedi à l’entrée pour l’accueil des festivaliers et en échange nous avons les pass gratuits pour accéder au festival, un hébergement gratuit, l’aller/retour pris en charge et la possibilité d’apporter notre nourriture et boisson sur le site ; Ce qui est interdit pour les festivaliers. Cet arrangement est une vraie chance pour moi qui n’ai pas fait de concerts depuis des lustres et chacun sait que l’énergie et les vibrations que la musique live dégagent sont vitales pour que mon âme ne dépérisse pas.

Avant de commencer les festivités, nous descendons sur le bord de plage de White Beach, profiter du soleil avec un banana Milkshake saupoudré de cannelle et d’un banana split à la vanille ! L’organisation des 3 jours a pris beaucoup de temps et il est donc rapidement l’heure de remonter sur la colline pour démarrer la soirée ! Nous prenons un tricycle car les jeepney n’ont pas encore commencé leur aller/retour entre Porto Galera et Malasimbo. Nous sommes 3 sur le tricycle et la montée que nous entamons fais souffrir la pauvre moto qui pétarade, fume, avance à une vitesse qui me permettrait de cueillir les fleurs sur le bord de la route et de composer un joli bouquet à l’arrivée… J’ai peur que nous finissions par redescendre la côte en marche arrière ! Finalement l’engin doit avoir de l’entrainement et nous arrivons sain et sauf à l’entrée du festival. Le temps d’enfiler nos T-shirt (ma collection de T-shirt floqué du mot « volontaire » s’élève aujourd’hui au nombre de 6 ! ) et le festival débute.

Le vendredi était une journée calme. Un concert m’a particulièrement touché, celui de « Grace Nono & Bob Aves Group ». La musique s’inspire des tribus indigènes de différentes îles des Philippines et pour la première fois depuis mon arrivée sur cet archipel j’entends une musique traditionnelle ; Les vibrations des basses, le son de la guitare résonnent dans mon for intérieur ; Sur scène les danseuses tournoient, un danseur vêtu d’un costume traditionnel donne l’impression de faire une incantation ; Je ferme les yeux et je suis transportée dans les contrées profondes de ce pays dont je ne connais pas encore la vraie richesse, celle qui se trouve auprès des populations rurales.

Le samedi nous avons plus de temps pour nous reposer sur la plage. L’eau est fraiche et il est bon de se sentir portée par le mouvement des vagues. Pour pousser la détente à l’extrême, je m’offre un massage d’une heure sur le sable, protégée par l’ombre des cocotiers… Ma pleine conscience ouvre tous mes sens et j’entends le reggae de Bob Marley provenant du bar à ma droite parvenir jusqu’à mes oreilles, les cris et les rires du groupe de jeunes à ma gauche, je sens l’odeur salé de la mer et je sens l’éveil de chacun de mes muscles sous les doigts de la masseuse. Malgré l’acharnement sur certains muscles tendus et les ongles enfoncés dans la plante des pieds, la masseuse aura su rendre cette heure aussi courte qu’une minute ! Par hasard je fais connaissance avec une anglaise, un sacré phénomène nommé Simone, qui fait parti du groupe joviale dont j’entendais les rires ; elle m’offre une bière et me présente ses amis dont les prénoms m’échappent à la seconde où ils ont été prononcés ! Je papote le temps d’une bière et file car il est l’heure de reprendre le volontariat ! Le site est beaucoup plus rempli que la veille mais l’ambiance est toujours aussi calme. Il faut dire que la scène est au cœur d’un amphithéâtre naturel et les gens sont donc assis sur les marches. La venue de Jimmy Cliff fait lever la foule et je vis enfin un concert digne de ce nom, debout dans la fosse, à danser, chanter, m’évader ! A 65 ans cet homme a une patate épatante et communicative ! Ses chansons à succès sont accueillies avec beaucoup d’enthousiasme. Son cri de Lion pour introduire « Hakuna Matata» a résonné jusqu’au plus profond de l’île.

Le dimanche est arrivé bien vite. Les nuages étaient aussi lourds que notre moral au moment de prendre la Banka pour repartir sur Manille. Pour ne pas rentré directement à la maison et finir ce weekend sur une belle note, Anne, Yut et moi nous nous sommes payés un bon restaurant Japonnais !

Après une bonne douche, le déballage du sac, un passage à la laverie, une bonne nuit de sommeil et un café, nous sommes lundi et je suis de retour à Virlanie.

Où en est l’organisation de la tournée de la chorale des enfants en France ?...