Après 6 mois en France et 7 semaines en Espagne…
6 mois, 212 jours que mon pays natal m’enchante avec ses belles montagnes.
Mon retour après 15 mois passés en Asie a été assez déroutant.
Les retrouvailles furent des moments forts qui ont été appréciés en pleine conscience. J’ai ressenti l’intensité de chaque embrassade, chaque sourire et chaque baiser posé sur mes joues. Certaines ont été plus courtes que d’autres car la distance qui me sépare des gens que j’aime est toujours présente, même en France.
J’ai eu le plaisir de voir le ventre de ma tendre sœur s’arrondir, de tenir ce petit être d’à peine 10h dans mes bras, de changer sa toute première couche, de la voir dormir, gigoter, s’éveiller… Louise cette merveille. Je retrouve avec la plus grande joie cette voix qui m’appelle d’une manière bien à elle « Tatie Manille » et me demande sans cesse de jouer, à la maman, à la maîtresse ou encore aux « pestacles » avec les animaux et les gens dont certains ont peur ou même vomissent ( ?! ) et qui surtout font grandir ton imaginaire ma Chloé, mon phénomène.
Les premiers mois ont mis à rude épreuve mon mental. Il faut se réadapter à un mode de vie que j’avais laissé derrière moi, à une société dans laquelle je me perds et où mon rôle me semble futile face à toutes les problématiques du monde moderne…
Il y a le sourire de mes nièces, le bonheur, l’amour et l’attention qui les entourent et qui me renvoi malgré moi aux rires, aux regards et aussi aux larmes des enfants Philippins qui ont croisé ma route et qui n’ont pas cette chance.
Comment vit-on avec les souvenirs de ces enfants que l’on ne reverra probablement jamais et dont le futur reste incertain ? Je ferme les yeux et je vois leur visage, j’entends leur voix. Le cœur et l’âme se balançant entre l’Hexagone et l’Archipel.
Puis il y a des habitudes et des réactions que l’on garde enfouies sans le savoir et qui ressortent de temps en temps comme demander, alors que nous sommes en pleine montagne, si l’eau du robinet est potable, comme lorsque l'on laisse de la tarte aux pommes sur la table et qu'en rentrant le soir, la première pensée en la voyant soit pour les fourmis et les cafards que celle-ci a dû attirer, comme lorsque l’on voit une table retournée sur la terrasse avec de l’eau stagnante et qu’on ne peut s’empêcher de penser qu’il faut absolument la vider car cela augmente les risques d’avoir des moustiques porteur de la dengue chez soi, comme celle que l’on prend de marcher sur la route et jamais sur le trottoir afin de ne pas tomber dans les trous invisibles lors des inondations au moment de la mousson (jusqu’à qu’un imbécile soit prêt à vous écraser car vous ne respectez pas la règle).
Le temps passe et emporte avec lui les habitudes et surtout des souvenirs sensoriels, émotionnels que j’avais ramenés avec moi. Cette sensation est très dérangeante, ils sont une part de ma vie que je ne veux surtout pas oublier. Je me demande, cette étape est-elle nécessaire pour pouvoir aller de l’avant sans emmener avec soi ceux qui sont trop lourds à porter ?
Cette escale en France m’a permis de rencontrer des gens formidables et investis pour donner à notre planète et à ses enfants une chance d’avoir un avenir plus propre, plus respectueux. Je pense à la réunion avec d’autres volontaires de retour de mission, à ce stage de permaculture absolument passionnant que j’ai partagé avec un groupe dont l’énergie dégagée et échangée paraissait irréelle tant elle était intense et je pense à bien d’autres personnes dont j’ai trouvé les paroles et les actes très enrichissants. Tous, vous m’avez fait ressentir qu’ensemble on peut vraiment faire beaucoup et ce ressenti m’a, à chaque fois, emplie d’une force qui me pousse à continuer mes projets de solidarité.
Je suis donc partie 7 semaines en Espagne durant l’été, dans un endroit splendide nommé Taüll où, travaillant dans un restaurant avec une équipe de choc, j’ai fait 80 pizzas en l’espace de 2 heures durant les soirées les plus animées, où j’ai pu échanger ma recette de sauce carbonara contre celle de l’aioli d’Aida, où j’ai fait une randonnée magnifique dans le Parc National d’Aigüestortes, où j’ai vécu des fêtes de villages étonnantes et où j’ai pu apprendre mes premières bases d’Espagnol afin de partir à la découverte de l’Amérique du Sud. Un projet qui me tenait à cœur depuis de nombreuses années. Projet qui a pour finalité de venir en aide au plus défavorisés vous vous en doutez !
Un retour furtif de quelques semaines aux quatre coins de la France plus tard, afin de passer un dernier bon moment avec tous mes atomes crochus, et voilà que …
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... RDV à 2800m d'altitude ! - Regard en Equateur
Aujourd'hui, 04 octobre 2014, presque 2 ans jour pour jour depuis mon départ pour les Philippines, je redécolle. Je traverse la Terre de l'autre côté, celui de l'Amérique Latine, pour le splen...
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