Bali la belle

La découverte de l’île des dieux et de Lombok, l’île voisine, aura été une très belle excursion.

Tout d’abord les retrouvailles avec une amie hors du commun, venue me rejoindre à l’autre bout du monde pour une aventure à ajouter sur notre liste des 400 coups. Nous avons su entreprendre ce périple sur la même longueur d’onde et les décisions du parcours, faites au jour le jour, ont découlées naturellement.

Nous avons ainsi vu les plages animées du sud de Bali, grouillantes de touristes ; Visité 2 des 3 îles de Nusa et conduit, pour la première fois !, un scooter ; Fait le tour de l’île Gili T. en vélo, apprécié son calme grâce à l’absence de voitures et de motos et découvert ses fonds marins ; Pris un bateau local, assez tanguant, rempli de locaux et de nous, seules bule (prononcé boulet, terme désignant les touristes) à bord, pour aller jusqu’à Lombok où nous avons rencontré Ratu, son hospitalité, sa guitare et sa voix. Nous avons été réveillées plusieurs fois à 4 : 30 du matin par la prière de la mosquée voisine, résonnant dans des mégaphones et suivie du bourdonnement puissant de tous les hommes faisant leur prière en même temps. Après une matinée de balade dans les rizières de Tetebatu, parfois vertes, parfois remplie d’eau et parfois sèches, nous étions dans l’après-midi, étendues sur le sable blanc des grands croissants de plages désertes de Kuta Lombok, plages entourées d'une eau bleu cristal et de collines verdoyantes. Nous avons pris un ferry douteux pour revenir sur Bali ; Traversé les petits villages pécheurs de la route côtière d’Amed ; Fait un photoshoot dans le grandiose palais d’eau de TirtaGangga, Monté 1700 marches pour voir le Pura Lempuyang, l’un des 9 temples directionnels de Bali et rencontré des singes pas très avenants ; Pris un bain dans les sources d’eau chaude d’Air Panas Banjar entourées de locaux ; Découvert les paysages montagneux de Munduk et de ses alentours. Après avoir été fatiguées de négocier quotidiennement les prix des transports pour finalement payer 5 fois le prix, nous avons décidé de faire du stop et nous avons ainsi rencontré des gens généreux. Nous avons marché au milieu des splendides rizières de Jatiluwi ; Eté enchantées par Ubud, sa culture, son art et transcendées par sa danse Kecak qui vous fait frissonner des pieds à la tête lorsque tous les hommes unissent leur voix, leur énergie et que les femmes, magnifiquement maquillées, les yeux grands ouverts, bougent lentement les mains et leur corps autour des flammes. Nous avons été envoutées par l’odeur d’encens omniprésente dans les rues grâce aux offrandes faites aux Dieux que les Balinais font consciencieusement et avec le cœur.

Un mois en Indonésie c’est des centaines de kilomètres parcourus, en bémo, en voiture, en scooter, à pied, à vélo, à l’arrière d’une camionnette, assises sur des noix de coco, des bambous, sous une pluie battante ; des douches aux odeurs d’égouts ; des cafards bien entendu ! C’est 1200 photos dont une trentaine de macros de libellules, fleurs, papillons,… C’est aussi 5 malchanceux geckos attrapés (puis relâchés) et des dizaines apeurés, 16 chambres et lits différents, des multitudes de rencontres et d’échanges, par les mots ou tout simplement à travers un regard, un sourire, un hochement de tête ou encore un geste de la main, un nombre incalculable de rires et c’est se sentir encore une fois chanceux d’être, d’être présent à un endroit précis et de s’y sentir apaisé.

Puis d’interminables heures d’attente et d’avion me ramènent, pour une dernière escale, à Manille, le temps de prendre les nouvelles toutes fraîches des enfants et de Virlanie, de voir le spectacle de Noël joué par les volontaires, de marcher dans la nuit, sous les lumières habillant les arbres du Parc Ayala, de m’étendre sur son herbe au côté de celui qui fait pétiller mes yeux, de passer les derniers moments avec mes colocataires et avant tout amis, de revoir les rues et les habitants de mon quartier avant de monter dans un taxi en essayant de ne pas me retourner… direction l’aéroport.

15 mois ont passés.

24 décembre 2013,

12 : 00,

je suis en France, épuisée, vidée de mes larmes qui ont accompagnées les 24h de trajet et les bras grands ouverts dans l’attente de toutes les belles retrouvailles.